L’addiction n’est pas un ennemi
Les sept premières années : un jardin secret
Les sept premières années de la vie sont un territoire sacré.
C’est là que la Terre transforme le souffle en chair, que l’âme découvre la densité du monde, et que le corps devient un livre vivant où s’inscrivent les premiers chapitres de notre histoire.
Quand l’enfance laisse son empreinte
Durant ces années fondatrices, tout s’imprime.
Le regard de la mère, la chaleur — ou l’absence — du foyer, le poids des silences, le rythme d’un cœur qui rassure ou inquiète.
Chaque sourire, chaque manque, chaque peur devient une vibration gravée dans la mémoire du corps.
Le corps, gardien de la mémoire
Le corps n’oublie rien.
Il conserve les traces, les odeurs, les gestes, les sensations. Plus tard, lorsque nous cherchons refuge dans certaines habitudes, excès ou dépendances, il ne s’agit pas d’erreurs ou de faiblesses. Ce sont des appels.
Des cellules qui se souviennent d’un manque de sécurité, d’une peur de l’abandon, et qui tentent, à leur manière, de retrouver la chaleur du premier contact.
L’addiction comme langage, non comme ennemi
L’addiction n’est pas un ennemi à combattre.
Elle est un langage biologique, l’expression d’un enfant intérieur encore présent dans la peau de l’adulte.
Elle murmure :
« J’ai eu peur. J’ai manqué de bras. Rassure-moi. »
Revenir à la racine plutôt que lutter
La voie de la guérison n’est pas la lutte, mais le retour.
Revenir lentement, humblement, à la racine.
Au souffle.
Au ventre.
Aux sensations.
C’est offrir au corps l’écoute qu’il n’a peut-être jamais reçue.
Lui dire, enfin :
« Tu es en sécurité maintenant. »
Guérir, c’est rentrer chez Soi
Guérir, c’est rentrer à la maison.
C’est permettre à la mémoire cellulaire de s’apaiser, aux sept premières années de se déposer, et à l’élan de la Vie de circuler à nouveau librement.
Alors l’addiction s’efface d’elle-même, comme une ombre qui n’a plus lieu d’être, lorsque la lumière du présent devient suffisamment douce pour accueillir l’enfant que nous avons été.